Colette Nys-Mazure

Nous allons sans savoir, obscurcis et chancelants. Ta main ne soutient plus la nôtre et ta voix est si basse que nous ne l’entendons plus. Nous interrogeons les murs et les nuages. A qui adresser les reproches, les insultes qui nous échappent : pourquoi elle ? Pourquoi si tôt ? Et nous ? Et moi ?

Nous nous cognons aux questions sans interlocuteur. Nous marchons cependant, comme elle avançait. On a parlé d’une lueur, d’une clarté, le troisième jour.

L’espérance est chevillée à la douleur.