Serge Delaive : « Lacune » et « Pour la soif »

« Lacune »

 

Parler de rien de la poussière

de la lumière ultime silence

après la matière et l’espace

parler de rien de la poussière

chair du temps où elle se pose

et décompose tout les cendres

aussi mais les gens pourquoi

en parler affublés de poussière

à épousseter pour qu’elle descende

donner chair à la matière

à sa manière de toute manière

englober tout même la lumière

ultime saut avant le rien

dont on ne parle pas

à pas soulever la cendre

ou constatant les insectes

pousser la poussière.

 

« Pour la soif »

 

Et de l’espoir né au matin

d’une nuit qui n’a pas voulu de nous

espoir pourvu d’énergie

après trois heures après

ne demeurent qu’os blanchis

bien que derrière la fenêtre un jour

appelle enfin dans les confins

dont on va entendre parler

longtemps encore pas besoin

d’être devin mais cet espoir

né au matin insomnié

persiste en sa dilution

dans l’affliction des jours

que rêves cauchemars ou cyprine

fabriquent aux dés loin des augures.