Le douzième et dernier poème de Mustafa Kör
Belgique
sur tes routes tantôt déchirées
tantôt semées de pavés ricanants
je me suis lancé, tout bêtement comme le sang qui circule
je voulais déterrer les trésors de ta glaise
mais ne sachant où les trouver, j’ai pris la mer
hissé les voiles et vogué vers des horizons délaissés
le fameux bâton des ancêtres, taillé dans un
arbre glorieux, m’a montré le chemin quand je m’égarais
pendant que fébrilement je vous cherchais, il m’a parlé
son langage était antédiluvien
un frissonnement montant du ventre de la terre
nous a traversés lorsque nous avons compris tous les deux
qu’il importait peu que nous parlions la langue de l’autre
et dès que nous l’avons su, est venu l’adieu rédempteur
de ceux qui n’avaient pas aimé qu’avec les yeux
Mustafa Kör
Traduction : Katelijne De Vuyst, avec Danielle Losman et Pierre Geron