« Poème des joueurs de foot du Bois de la Hutte »

Le bois de la Hutte, je l’ai découvert en mai 2017, lors du Tour de Belgique* Tandis qu’Els Moors traversait la Wallonie, je traversais la Flandre. Entre les vignobles belges de Monteberg et Comines-Warneton, il y avait sur une image en noir et blanc, les visages des soldats allemands ou britanniques, du bois de la Hutte. Première guerre mondiale, décembre 1914. La trêve de Noël. Une partie de foot. Et puis la guerre de nouveau. Nous voici aux portes de 2018; il y a 100 ans, cessa la première guerre mondiale. En ces jours de Noël, mon poème renoue avec ce temps de paix. Espoir d’une trêve sans fin au coeur de toutes les guerres.
*La dernière représentation du Tour de Belgique aura lieu à Passaporta le 24 janvier 2018.

 

Albert Alfred William Julian Thomas Ernest Edward Neil Robert Henry
Adam Norbert Mark Kamel Markus Patrick Rudolf Ralph Stephan Gunther
Werner Johann
Poème des joueurs de foot du Bois de la Hutte
tir au but / tir au flanc / tir à blanc / tir à vif
tire mais tire tire
bois de la Hutte
première guerre / mondiale
tire mais tire tire tire
goal goal goaaaal !
Trêve de Noël / allemands anglais / s’emmêlent
en équipes joueuses de foot
jeu de la balle / jeu de la mort / jeu de l’amour
qui est plus fort
il faut tirer / tirer des balles / tirer encore
disent les chefs / du quartier général
les jeunes corps / mélangés en équipes
reprennent les camps patriotiques
coup de poing / coup de mou / corner
pénalty /avants / arrières
bois de la Hutte / tir au but
corps usés / tombent / au pied
du soldat / coéquipier
d’un jeu de foot
trêve de Noël / trêve de peu
personne ne veut / la guerre
monsieur le militaire du quartier général
nous on est jeunes et beaux
on préfère jouer au foot / tirer au but
que sur le corps / de mon ami / joueur de foot
bois de la Hutte
jeu de la balle / jeu de la mort
garde le jeu / pour te tirer / du mauvais sort
garde le jeu / au coeur de toi
pour te tirer / du mauvais sort
il faut jouer je te le dis
jouer / jouer en corps
jouer jouer
il faut jouer jouer / et à la guerre
à la guerre monsieur le général
je ne joue pas.