Corinne Hoex : « Le pays lointain »

 

Il n’y a plus rien à dire.

Te voilà à l’orée de cette forêt

que tu vas traverser.

Seulement écouter

le frottement léger de ton espadrille

dans le sous-bois feutré.

 

Tu fais signe au revoir.

Le vent dans les pins

t’emporte et tu danses,

danses avec le ciel,

danses avec la pie

au-dessus des nuages.

 

Tu fais signe au revoir.

Au revoir. Au revoir.

Tu bois l’horizon.

Tu bois la lumière.

À travers les branches,

le dard du soleil.

 

Tu fais signe au revoir.

Les oiseaux se taisent.

Couronnement muet.

Avalanche d’aiguilles.

 

Au revoir. Au revoir.

Le dard du soleil.

Parfum vert du vent

que le ciel emporte.