Francesco Pittau 

 

Tu es là

le matin dans la lumière blonde

de la véranda dans la pénombre

du couloir encore frais

des ombres de la nuit

qui fut courte

qui fut longue aussi

 

Le bruit des couverts dans le tiroir qui

coince un peu

le petit bruit de la tasse

l’odeur du pain le cliquetis du couteau

sur le bord de l’assiette à fleurs bleues

et le silence de ta voix

 

Tu n’es plus dans l’âpreté de l’hiver

tu n’es plus dans la splendeur du printemps

tu n’es plus dans le soleil de l’été

je marche dans les rousseurs de l’automne

avec ton rire enfoncé dans ma poche

comme un animal chaleureux