Jean D’Amérique : « nuit lacrymale »
au fond, un nuage retourne nos os, à convoquer silences, lueur sèche de la bouche, quelque nuit lacrymale, dirait-on, que nos façades mettront du temps à enfouir, comme si plus haut volait la rouille qu’une blessure avouée
le vide ronge nos élans, graffiti en mal de béton, nous voici pauvres d’enfance, boutique fermée on grimpe l’arbre à paix, tandis que l’onde achève nos feuilles, limite prise de secousses
et l’oiseau, pour musique infini bégaiement au bec
et l’oiseau vole bas, pour gosier cargaison d’ombres
et l’oiseau vient à voler bien trop bas, ailes nouées de poussière