Karel Logist
Comment se tenir là pour te dire au revoir ?
Comment apprivoiser
avec mes décoctions de larmes
le fauve du chagrin ?
On me dit d’échanger
ici et maintenant
le sourire au bord de tes paupières
pour un masque de cendres
de vivre désormais tout bonnement
– sous prétexte que tu n’es plus là –
comme si tu n’étais plus là
Quelle ironie d’avoir à te faire mes adieux
à toi qui détestais cela par-dessus tout !
Toi, tu aimais les jours, la joie et leurs couleurs
Tu nous en laisses à contrecoeur
le précieux héritage éphémère
Et si je me tiens là pour te dire au revoir
debout dans le silence
c’est pour te dire en face
ce que nous savons tous
que ce n’est pas la mort qui t’a pris mais la vie.