Marie-Clotilde Roose
à Liliane Wouters
Est-ce que Tu nous attends ?
Nous, qui croyons tant de choses
lourdes comme ces brindilles
que portent les fourmis
nous agitons nos minuscules
mains d’enfants. Chargées
qui de drapeaux, qui de jouets
prodiguant cendre ou mort
– quand ce n’est pas le blé
des moissons et des oeuvres.
Nous n’avons entrevu
de ciel qu’aux premières souffrances.
C’est la douleur sensible
qui a mû en questions
le système des larmes.
De là, toutes nos tentatives
pour Te saisir, ou T’oublier
en l’espace déserté.
Mais, hors de notre temps
(insonore intervalle)
que peuvent nos mains, nos
bagages d’insectes ?
Est-ce que Tu nous entends ?