Peter Theuninck : « Les esquimaux »

Les Esquimaux n’ont ni passé ni futur.

La neige est leur palais et leur peau,

c’est un pays d’hivers et de frugalité,

plongé dans la clarté la plus obscure.

 

Les Esquimaux comprennent la gestuelle

des flocons qui tombent, chantent en chœur

le chant de la banquise,

peuplent l’espace du renard polaire.

 

Les Esquimaux cheminent sur l’eau.

Leurs traîneaux  tranchent une brèche

dans l’horizon. Leurs harpons harponnent

les trajectoires des planètes.

 

Les Esquimaux ne sont pas faits

pour la chair d’une femme,

pour le cœur flambant d’un foyer.

Les Esquimaux au printemps ne peuvent résister.

 

Traduction par Danielle Losman

Gedicht in het Nederlands